La carte postale :
le trait d'union entre le passé et le présent


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Cartes postales de Salau

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Salau, vallée du Haut-Salat.
Photo : Association Couflens-Salau-Demain.

Le petit hameau de Salau est situé sur la commune de Couflens, à 850 m d'altitude. Il est le dernier village au fond de la vallée du haut-Salat.
   Dès le début du treizième siècle, les Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem y construisent un hospice tout près d'une ancienne chapelle fondée par une princesse espagnole, pour accueillir les pèlerins se rendant à Saint-Jacques de Compostelle (Espagne) à travers le port de Salau.
   La localité a vécu deux périodes de prospérité au cours du vingtième siècle.
   D'abord de 1905 à 1922, une forte activité économique associée à l’exploitation forestière de la forêt de Bonabé, permet l'aménagement d'un bureau de recette auxiliaire rurale des Postes (le seul en Ariège à l'époque), du télégraphe, l'agrandissement du cimetière par l'achat d'un terrain contigu en Décembre 1901, la création d'une boulangerie coopérative qui voit le jour en 1907, la construction de la centrale électrique et d'une route reliant Salau à Seix. Le village compte alors 377 habitants et la vie du groupe scolaire, bâti en 1910, bat son plein puisque 80 enfants le fréquentent. De plus, son paysage urbain s'élargit de quelques belles demeures bourgeoises permettant de loger les cadres.
   La mobilisation des travailleurs français à la déclaration de la Première Guerre Mondiale de 1914-1918, l'usure des infrastructures de câbles ralentissent la production. Néanmoins, l'épuisement de la forêt de Bonabé est la rationnelle conclusion de la cessation de l'entreprise Matussière-Forest dans l'agglomération, en 1921.

      " Le saviez-vous ? "

Grâce à la Société Matussière et Forest, le hameau de Salau jouit d'un développement économique et social assez avantageux. C'est pourquoi, en 1911, la petite collectivité demande sa scission de la commune de Couflens dont elle est rattachée, et projette bien entendu son autonomie communale. Lors du Conseil municipal, la séparation est rejetée par sept voix contre trois.

   Ensuite de 1971 à 1986, l'exploitation des mines de tungstène d'Anglade, dirigée par la SMA (Société des mines d’Anglade), contribue à un nouveau rebond démographique dans le village et les environs immédiats. L'employeur fait construire une cité HLM sur le plateau où se trouvait la râperie, englobant au total soixante huit appartements pour y héberger gratuitement les mineurs et leurs familles et huit châlets pour les cadres, trois relais de télévision et fait travailler cent quarante six personnes. L'élargissement de la route qui relie Salau à Seix favorise désormais une communication plus aisée avec la vallée. En 1976, cinquante quatre enfants sont scolarisés en primaire et on ouvre à Salau une classe de maternelle.
   Et puis, subitement, l'industriel ferme la mine le vingt quatre décembre 1986 à cause d'une concurrence chinoise impitoyable qui va tirer les prix vers le bas et plomber le cours du tungstène et, peu après, selon Alain Madelin alors ministre de l'Industrie, d'un filon en voie d'épuisement.

Le port de Salau

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Pyrénées ariégeoises
172.- Saint-Gironnais.- Le port de Salau (2052)

Phot. Labouche fr.- Toulouse

Le Port de Salau (2 087 m d'altitude) marque la frontière entre la France (la vallée du Salau dans le Couserans) et l'Espagne (commune d'Alt Àneu dans le comté de Pallars-Sobirà). Point de passage le moins élevé de la chaîne pyrénéenne pour le Couserans, le col facilite les échanges commerciaux entre les deux côtés des Pyrénées depuis déjà l'époque romaine. Plusieurs siècles plus tard, les colporteurs, les ouvriers agricoles l'empruntent, sans oublier les inévitables contrebandiers chargés d'anisette, de rhum, de tabac à écouler versant français; leurs petits trafics illicites s'effectuent dans le « Refuge »- sorte de grotte creusée dans la roche et cimentée- à quelques centaines de mètres du col. Pour donner une idée de l'importance du site, des sources font état de vingt mille et six mille voyageurs qui transitent tout les ans dans les années 1858-1862, à tel point qu'une douane est installée au sommet.
   Autour des années 1900, à cheval sur la ligne de démarcation, l'exploitation forestière de Bonabé-Salau bâtit une longue et haute station en pierres de granit avec un atelier de déchargement et un deuxième de chargement, équipée d'un téléphone et de logements fonctionnels avec électricité (dortoir, cantine, ...). Une petite communauté y réside pendant le printemps et l'été : deux douaniers pour le contrôle et le transport du bois, un chef de station et sa famille, cinq à six ouvriers permanents employés au transbordement des madriers et l'indispensable cantinière. Pendant plusieurs années, ces laborieuses activités animent cet espace isolé et venteux, jusqu'à l'épuisement de la forêt de Bonabé.

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Les Pyrénées ariégeoises
1599.- Le Saint-Gironnais.- Salau.- Le chemin du col près des sources du Salat

Phototypie Labouche frères Toulouse

   Comme par de nombreux autres passages tout le long des Pyrénées, plus de deux mille exilés républicains espagnols, souvent accompagnés de leur famille, franchissent le port de Salau malgré l'altitude et les embûches, pour fuir la répression du régime franquiste en 1938. C'est ce que l'on appelle « la Retirada ». Mais peu de temps après, pendant la seconde guerre mondiale, c'est l'abnégation et le courage des passeurs d'aider les résistants et les pilotes abattus à s'évader par quelques sentiers de la France occupée et ainsi rejoindre Londres ou de convoyer, même en hiver, des réfugiés et des volontaires pour l'exil.

   Depuis 1988, le premier dimanche d'août, lorsque la météo le permet, trois cent à six cent personnes de tous horizons, de toutes régions, de toutes nationalités et de tous âges, venues à pied (randonnée de trois heures trente aller, côté français), se réunissent sur ce site transfrontalier pour la « Pujada » (du verbe pujar, monter en catalan). Cet évènement annuel estival rappèle les liens séculaires occitano-catalans, cependant chaque participant détient ses propres raisons: l'amour de la montagne, la rencontre conviviale, mais surtout la passion des échanges humains. Après les discours de bienvenue et l'expression des diverses revendications, la fête continue par le plus grand repas champêtre, chacun ayant porté un repas, par des danses et chants traditionnels occitans et catalans accompagnés par les accordéons diatoniques et les hautbois de musiciens des deux côtés de la frontière. À la suite d'une joyeuse ronde humaine occupant tout l'espace du port, la cérémonie se clôture avec les chants d'adieu, "Se canto" et "Los Segadors", interprétés en choeur.
   L'amitié et la convivialité ont été une fois de plus de la partie.(*1)

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Les Pyrénées ariégeoises
170.- Couflens (700 m)
Vue sur la vallée du Salat, vers Salau

Phototypie Labouche frères, Toulouse.

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Ariège
68.- Vue générale de Salau
Avant d'arriver au port de ce nom, près les sources du Salat.

Cliché A. Trantoul
Pyrénées ariégeoises- 3e série- N. 68.- Labouche frères, imp.-édit., Toulouse
(1903)

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Salau (Ariège)
1752- Haute vallée du Salat (alt. 856 m)

«Â Édit. D'Art Larrey », Toulouse-Saint-Simon

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Les Pyrénées ariégeoises
734.- Salau (840m).- Haute vallée du Salat
Vue générale

Phototypie Labouche frères, Toulouse.
(1908)

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Les Pyrénées ariégeoises
736.- Salau (Haut-Salat)- Sortie du village

Phot. Labouche frères, Toulouse

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Les Pyrénées ariégeoises
171.- Salau- Haute vallée du Salat
La place du village

Phototypie Labouche frères, Toulouse.
(1939)

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25- Salau (Ariège)- Vue générale
Saint-Girons- Imp. A. Rives, lib.-édit.

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L'Ariège
Salau- L'hôtel Raufaste

Phot. Labouche fr.- Toulouse


   Cet hôtel fut détruit par l'inondation de 1937.

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Salau (Ariège)- Alt. 840 m.
13- L'église et les écoles

Combier imp. Macon (S.-et-L.) " CIM "
(avant 1937)

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Pyrénées ariégeoises
171.- Salau (Haut Salat).- Reste d'un cloître des chevaliers de Malte

Phototypie Labouche frères, Toulouse.

Sources & liens :
  • - Site de l'association du Patrimoine Seixois : " patrimoine-seixois.fr/salau-enquete-sur-le-carreau-de-la-mine ".
  • *1. Cette manifestation annuelle estivale est organisée par des associations : le CAOC (cercle d'agermanament occitano-català (Foix/Barcelone), le Consell Cultural de les Valls d'Aneu d’Esterri d’Aneu, les Fallaires d'Isil, et l'association ASPIC (Association pour les initiatives culturelles transfrontalières de la vallée du Salat à Salau) et soutenue par District du Canton d'Oust, Le Conseil Général de l'Ariège, la Mairie de Couflens, de l'Ajuntament de l'Alt Aneu, d'Esterri d'Aneu.
      Article d'Annie Rieu, Présidente d'A.S.P.I.C. " Les Pujadas au Port de Salau ".
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